LA BIENVEILLANCE SE CULTIVE
"Ce que je recherche dans la vie, c'est la bienveillance, un échange avec les autres motivé par un don du cœur réciproque "
Marshall Rosenberg.
Tout d'abord cette citation raisonne de manière particulière pour moi car j’ai l’impression que chaque semaine apporte son lot d'événements marqués par le rejet de l'autre, de la différence. Marshall Ronsenberg est un grand promoteur de l'ouverture et du dialogue, à travers la méthode qu'il a créé, la Communication Non Violente.
De surcroît cette citation est extraite de son excellent ouvrage :
"les mots sont des fenêtres ou bien ce sont des murs"
Ouvrage consacré à la CNV, Communication Non Violente.
Là-dessus en surfant sur Internet, j'ai trouvé plusieurs définitions de la bienveillance allant toutes dans le même sens :
" qualité qui vise le bien et le bonheur d'autrui, disposition particulièrement favorable à l'égard de quelqu'un, affection qui vous porte à désirer le bonheur de votre prochain..."
La bienveillance se cultive, pour peu qu'on ait envie de le faire sincèrement.
Que peut-elle nous apporter ?
Que peut-elle apporter à notre entourage personnel ou professionnel ?
Comment développer ce sentiment et le mettre en œuvre dans sa vie ?
Déjà, ce serait un bon premier pas que d’être bienveillant avec soi-même. S'accepter tel que l'on est, de manière lucide, avec ses forces, ses qualités mais aussi ses faiblesses et ses failles. S'autoriser à ne pas être parfait. Considérer que l'on est sur un chemin de vie, pas toujours facile à emprunter et que si l'on souhaite changer, cela est possible.
NOTRE REGARD SUR LES AUTRES
Quoiqu'il en soit pourquoi ne pas s'interroger sur le regard que l'on porte sur les autres. Comment regardons-nous les personnes qui sont autour de nous ?
Nous pouvons avoir une tendance à les évaluer, les juger et les cataloguer. Est-ce que nous regardons d'abord ce qui ne nous convient pas chez elles, ou bien leurs qualités, ce qu'il y a de beau en elles ?
Autrement dit nous pouvons choisir de porter un regard différent sur les autres, un regard bienveillant. Et cela va changer nos relations, les rendre plus ouvertes. Car l'autre va se sentir accueilli, reconnu, accepté. Mon changement de comportement à son égard a de fortes chances de provoquer en retour un changement de son comportement à mon égard. A condition que cette bienveillance soit naturelle. Notons que si elle est fausse ou forcée, ça ne passera pas.
DANS LE MONDE DU TRAVAIL
Par ailleurs, dans le domaine professionnel et plus particulièrement dans le management, la bienveillance permet de s'installer dans une posture de soutien, d'accompagnement, de formation.
Donc critiquer, sermonner, ignorer, ne conduisent qu'à la fermeture, à l'isolement et au pire à l'échec, au mieux au statut quo. En fait la performance va naître de la capacité du manager à prendre en compte les besoins fondamentaux de ses collaborateurs.Qui plus est en les considérant comme des champions qui ne demandent qu'à révéler leur potentiel.
J’entends quelques fois des critiques envers la bienveillance. « on ne vit pas chez les bisounours » « on ne peut pas tout accepter »…
C’est bien vrai ! Mais est-ce une raison pour vivre dans une compétition fratricide ? Pour entretenir des relations basées sur le rapport de forces ou la critique acerbe ?
Et puis bienveillance ne signifie pas complaisance, même si les deux mots riment. Beaucoup font cette confusion.
A ce sujet nous pouvons tout à fait vouloir le bien de quelqu’un, être à l’écoute de ses besoins tout en étant exigeant à son égard. En d'autres termes sans céder à l’envie de lui faire plaisir en sombrant dans une forme de facilité ou le renoncement.
Et c’est peut-être là qu’est la difficulté dans le management, concilier bienveillance et exigence ?
Car comment concilier les deux, pour le bien de l’équipe, de la personne compte tenu de la pression exercée ?Mais également du manque de temps, de qualité à consacrer à ses collaborateurs ? Comment se soucier des autres quand on est soi-même sous pression ? Que l’on a que quelques minutes à consacrer à quelqu’un ? Que l’on ne reçoit pas soi-même de la bienveillance ?
Il faut souligner que même si les obstacles peuvent être nombreux, finalement la bienveillance est avant tout un choix personnel.
LA BIENVEILLANCE AU TRAVAIL
Le choix du regard que l’on porte sur les autres, sur soi. Ainsi ce choix aura des conséquences sur notre vie, nos relations, notre niveau de bien-être.
Mentionnons que de nombreuses études ont démontré l’importance des relations positives au travail comme facteurs de bien-être et d’engagement.
Dans ce cas peut-on aller travailler tous les matins avec plaisir et donner le meilleur malgré tout, si ce qui nous attend dans la journée est composé de critiques, d’altercations, de conflits, de prise de tête ?
En réalité bien sûr que non.
Aussi je l’entends régulièrement, à chaque fois que j’anime des formations. Notamment lors de formations en réduction du stress basé sur la Pleine Conscience.
Par conséquent est-ce que le monde du travail est foncièrement malveillant ?
Je ne le pense pas. De prime abord parce qu’il est constitué d’êtres humains qui a de rares exceptions recherchent tous cette bienveillance.
A vrai dire dans des climats durs sur les plans relationnels et humains, nous pouvons avoir tendance à nous refermer, nous replier sur nous même, à refuser l’autre et sa différence.
Alors nous seuls pouvons inverser cette tendance. En somme à chacun de contribuer à la création d’un climat de bienveillance. A cette fin nous avons tous à apporter notre pierre à l’édifice.
Pour ma part, c’est ce que j’essaie de faire dans ma posture de coach et de formateur. Donc en résumé si vous trouvez comme moi que le monde manque de bienveillance mais qu'au fond vous avez encore l’espoir que cela change, vous pouvez suivre ce précepte énoncé par Gandhi :
« Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ».
Patrick BORNE
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